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Histoire de Babouantou

NAISSANCE D’UNE CHEFFERIE BAMILEKE : LE CAS DE BABOUANTOU

PAR TCHOLA DAVID

                                                                 

DEDICACE

A feu mon père Cheukam Thomas, toi qui compris tôt que l’école est le plus grand héritage qu’un père puisse léguer à sa progéniture, reçois en ceci ton sacre. Maman Nguieuka Alice, en signe de reconnaissance pour tous les sacrifices que tu as consentis pour que je devienne homme
A mon épouse Tchola Léonie comme symbole de toute ta vie que tu m’a offerte, aussi comme fruit de tes encouragements et conseils.

A mes enfants, frères et sœurs, comme exemple à dépasser.

A Mrs:
-Younguoa Mathias
-maman kouédeu delphine
-Menkam Noucti Tchokwago
-famille Tafeu Beutiagueu
Pour vous exprimer ma reconnaissance infinie et mon immense admiration

A mon village
BABOUANTOU, comme modeste contribution à son développement et connaissance de ses origines.
Mrs :
-Yamdjeu Daniel
-Ngokdjeu André
Ngandeu François
-Dina Selenbouet François

Vous qui les premiers m’avez encouragé à forer ce champ oh combien difficile et compliqué de l’histoire et qui n’avez jamais cessé de me soutenir partout où le besoin s’est fait sentir, trouvez en cette œuvre le fruit de votre dur labeur et la récompense de votre endurance.

AVANT PROPOS

Cet ouvrage ne constitue pas seulement un élément de plus dans la connaissance de BABOUANTOU, mise à la disposition du lecteur, ou de celui qui désire progresser dans l’étude des différents aspects coutumiers de BABOUANTOU.

Son ambition est beaucoup plus grande !cette brochure souhaite, sans prétention aucune, apporter quelques informations sur BABOUANTOU ;

- sa situation géographique
- son histoire
- son peuple
- sa culture, sa société sa tradition et aussi quelques aspects de son visage moderne.

            Par ailleurs les jeunes tendent de plus en plus à oublier ou à ignorer la tradition alors que nos parents sources d’informations locales et bibliothèques de la tradition, vieillissent et meurent chaque jour.

            Fort de ce constat et soucieux d’arrêter sinon limiter le déracinement et l’aliénation de la jeunesse à la culture occidentale,nous avons mis sur pied cet ouvrage,qui n’est qu’une suite logique du travail amorcé par Nana Louis pierre et Nzeudeu Isaac,afin que demain,soit connu par nos enfants ,notre origine et notre histoire. Toutefois, nous nous sommes pour la plupart de temps limité à la période post-indépendance, où s’exerçait la tradition dans toute son authenticité et dont certains aspects n’ont plus cours aujourd’hui.

            Pour vous permettre de mieux comprendre les thèmes abordés, Nous avons opté pour les chapitres.
Cette brochure s’adresse également à tous ceux qui désirent connaître BABOUANTOU quelque soient les raisons.Nous espérons que ce bref survol sera d’une grande utilité et donnera encore d’en savoir plus sur BABOUANTOU.

            Nous nous excusons auprès de nos informateurs au cas où leurs expressions n’ont pas été fidèlement retransmises .Conscients de l’imperfection de cette œuvre, nous attendons avec patience, toutes critiques constructives et suggestions pour son amélioration

CHAPITRE I

BABOUANTOU : SITUATION GEOGRAPHIQUE ET QUELQUES ASPECTS SOCIO-ECONOMIQUES

BABOUANTOU est un groupement de l’arrondissement de BANDJA, département du HAUT-NKAM province de l’ouest et est coiffé par un chef supérieur de deuxième degré. Situé à environ 19 km au nord-est de BAFANG, il est construit dans une vaste dépression surplombée par une succession de collines dont le mont BATCHA et qui ouvrent sur ses voisins Batié etBadenkop au nord,Bangou à l’est, Bana au sud, Banka au sud-ouest et Bandja à l’ouest.

BABOUANTOU est subdivisé en villages et quartiers dont les principaux sont :

- Dacvet
- Batchieu
- Baloum
- Batoula
- Tchala
- Ngouapi
- Nteuh
- Sessieu
- Batack
- Nguieu
- Tseké

Ces villages et quartiers d’inégale importance sont placés soit sous l’administration d’un chef de troisième degré, soit sous celle d’un notable. Les événements de 1960 (Le maquis) ont poussés la population à se concentrer à Tchala pour former le « le camp de regroupement » ce qui a pendant longtemps expliqué la primauté de Tchala sur les autres quartiers. C’est à partir de 1970 avec la paix retrouvée et la réticence des autochtones de Tchala que les gens sont rentrés dans leurs quartiers et villages pour donner à BABOUANTOU la physionomie actuelle.

La population jeune et dynamique demeure essentiellement agricole. En effet les travaux champêtres constituent la principale activité de la population et occupe environ 80% de son temps. En dehors de la gamme variée des cultures vivrières pratiquées généralement par les femmes, le caféier introduit vers 1942, est devenu la principale culture commerciale, Préoccupation majeure des hommes.

La pratique de l’élevage du petit bétail (chèvres) et de la petite volaille se fait avec aisance puisque chaque famille possède quelques poules et chèvres. Notons que par le biais des Bororos l’élevage des bovins se pratique sur les flans de collines, mais à petite échelle.

L’artisanal est en net recule et la poterie n’est plus qu’un lointain souvenir, elle qui autrefois constituait l’unique source d’argent pour les femmes à BABOUANTOU. Le commerce n’est que l’apanage de quelques personnes avisées et le marché du groupement se tient une fois par semaine : « le ncomtée »
 Toutefois l’exploitation des différentes carrières de sable que regorgent les cours d’eau de BABOUANTOU est venue redonner l’espoir à la population en générale et à la jeunesse en particulier après le désespoir né de la chute vertigineuse du prix du café. Notons qu’à côté de cette activité se développent aujourd’hui de nouvelles avec le regroupement des jeunes par GIC et par secteur d’activité.

  Sur le plan scolaire BABOUANTOU compte aujourd’hui cinq (05) écoles publiques, une (01) école confessionnelle, trois (03) écoles maternelles, un (01) collège privé et un Lycée.

   Sur le plan sanitaire BABOUANTOU possède deux (02) centres de santé développés, un (01) centre de santé élémentaire, deux (02) cases de santé.

  La population agricole est encadré par le chef du poste agricole, ainsi que par des formations au sein des GIC. Le réseau de tous les opérateurs  du téléphone au CAMEROUN est présent et dense à BABOUANTOU.  Tous ces facteurs réunis ne peuvent faire de BABOUANTOU qu’un paradis au cas où tous nous mettons la main à la pâte.

CHAPITRE II

FONDATION OU MISE EN PLACE DE LA CHEFFERIE SUPERIEURE BABOUANTOU


L’histoire de l’installation du premier chef supérieur BABOUANTOU est Semblable à celle des autres villages Bamiléké. Parti de la région NDOB Tikar (NDOBO), les ancêtres de DJAMENI (DJA-NKEU) se sont installés à  BANDEFAM d’où il est sorti pour aller conquérir BABOUANTOU. Nous pouvons dire que BABOUANTOU était habité avant l’arrivée de Djameni car M.J.C.Barbier (1974) révèle sur les hauteurs de Ndumla à  Bana, une concentration de population qu’a trouvé sur place le fondateur de la chefferie .sur  les hauteurs de Ndumla autour d’un noyau d’ancien peuplement se sont installés successivement au XVIè siècle : Mfe NGOKNJE à Nge puis Mfe YAMNJE un peu plus à l’Est et enfin:Mfe NGE à Tungu (p22). Les éléments de cette  concentration viennent de l’est, et sont peut-être issus de la vague de  Bandrefam ; exemple. Mfe NGE dont le dynastie énumère 22 noms (1981), vient de la région  située sur la frontière Bangou-Bangoua. Les fondateurs  de Bbouantou et de Banka seraient sans doute venus de cette concentration Bandrefam-Bangwa

  1. A COMMENT DJAMENI EST ARRIVE A BABOUANTOU

Venus de Bandrefam, LEUTCHEU et DJAMENI s’installent à Banka où LEUTCHEU devient chef par la suite. Il convient de signaler que FO MANJE descendant de LEUTCHEU sera renversé avec ruse par un esclave Bamoun  du nom de NKWAHOM.

Babouantou était un ensemble de villages et quartiers tous autonomes et dont les plus importants avec leur chef respectif étaient :


Village ou  quartier

chef

Tchala

Menkam  Fouayé

Sessieu

Menkam  Feupi

Batchieu

Feuatchieu

Un jour, DJAMENI originaire de Bandrefam et résidant à Banka où son grand frère Leutcheu est déjà chef, au cours d’une partie de chasse arrive à Ngouapi  venant de DOMVECT. Delà ; la vaste vallée que constitue Babouantou attire son attention.. Il s’installe à Ngouapi chez Tépâ-Mo (notable Batchieu), il fait de la chasse son activité principale et prend le nom de Feudjock-viou (chef chasseur). Il sait partager le produit de la chasse avec ses voisins  qui lui permirent de s’installer et de prendre des femmes. Après avoir créer Ngouapi et conscient qu’il ne pouvait pas vaincre le chef Batchieu, il se décide d’atteindre la plaine et chemin faisant, il tua une antilope qu’il remit à Menkam Feupi une fois arrivé à Sessieu. Ce dernier fit venir  Menkam Feuayé pour le partage
Djameni en bon rusé devint habitant de sesieu et en  sa qualité d’habile chasseur, il ravitaillait ses bienfaiteurs en produits de chasse. En retour ceux-ci eurent beaucoup d’estimes pour lui, excepté Feuatchieu qui commença à prendre des distances vis-à-vis de Ndjameni.

Un jour Djameni invita le duo (Feuayé, Feupi) à l’organisation de la danse « NZEN » (danse qui couronne le sacre d’un chef en pays Bamiléké). Mais Feuatchieu par méfiance pour DJAMENI, se retira de tout accord .pour les préparatifs, il propose et obtient des autres que ses sujets aient seulement le visage masqué parce qu’ils étaient considérés comme des esclaves, alors que les autochtones devaient porter des tuniques sans manche allant de la tête aux pieds. Cette tenue selon les dires de Djameni était destinée aux nobles qu’étaient les autochtones de même qu’elle montrait leur grandeur.

Une fois la date du « Zen » fixée, Djameni se retira à Banka auprès de son grand frère et les deux préparèrent l’expédition de Babouantou. Le jour « j » arriva et Djameni en compagnie de Leutcheu, imposèrent qu’on alterne les danseurs de Babouantou avec les leurs.

En effet ils ‘étaient entendu avec leur troupe qu’au signal, ils devaient saisir et ligoter les autochtones ; ce qui fut fait au moment où la danse était « endiablée ». C’est alors que LEUTCHEU et DJAMENI demandèrent à Feupi et Feuayé de se prosterner devant eux et de leur remettre dues à un chef bamiléké, ainsi que les objets sacrés de leurs chefferies Respectives. Ces vœux furent exécutés pour sauver la vie de la population qui était ligotée par la bande à Leutcheu et Djameni, puis Leutcheu en sa qualité de grand frère et chef Banka
Intronisa Djameni comme premier chef supérieur BABOUANTOU. C’est là l’origine des liens historiques qui existent entre Babouantou et Banka.

Depuis Djameni plusieurs chefs se sont succédés à la chefferie supérieure Babouantou
Et dont voici une classification approximative dans le temps :
-1)       Djameni (Djakeu)                              vers fin XVIè siècle première moitié XVIIè siècle
-2)       Pibou                                                 
-3)       Kamchi
-4)       Tchamgwelio
-5)       Kamo                                                 vers fin XVIIe siècle
-6)       Thékohkiabe
-7)       Yamdjeu
-8)       Kamaha
-9)       Kamzieu                                             1880 à 1905
-10)     Ngadeu                                              1905 à Mars 1938
-11)     Mougoué Michel                                03 Mars 1938 à octobre 1974
-12)     Kakleu Mougoué Pierre                     octobre 1974 à nos jours
           

Une fois la paix revenue, Djameni eut le souci d’organiser son groupement. C’est alors qu’est née la société des neufs notables « le keupdjie ». Elle est la société la plus importante de la chefferie.et chaque membre jouit des mêmes prérogatives que le chef, car ce sont eux qui aident le chef dans sa lourde et exaltante tâche

  1. B - ORIGINE DU MOT « DUM » ou « DOM »

Lorsque NKWAHOM a reversé FO MANJE à Banka, une grande partie de la population a préféré partir de là .c’est ainsi qu’avec le concours de Babouantou, une frange de la population hostile à Nkwahom s’est dirigée vers le sud où elle bouscula les autochtones pour fonder BAKOU FONTSINGA Le chef se sentant menacé se réfugia à KOMAKO et le cadet à Djameni et Leutcheu fut intronisé comme chef. A partir de cet instant les trois villages se comportèrent comme un seul et c’est ce désir de s’unir qui sera à l’origine de la trinité ou entente tripartite traduit en patois par «DUM » qui veut dire le mâle,synonyme de puissance.

Ce mot montre la puissance du bloc formé par Banka, Babouantou et Bakou et se matérialise sur le terrain de nos jours par la chorale « DUM » qui regroupe les choristes des trois villages.

Nous pensons aujourd’hui qu’après plusieurs siècles d’existence cette relation ne devrait plus être seulement au niveau de la chorale, mais avoir des réalisations plus concrètes.

  1. C - RAISONS DE L’ARRESTATION DU CHEF SUPERIEUR BABOUANTOU PAR LE CHEF DACVET AU LIEU DU CHEF SUPERIEUR BANKA

L’intronisation du chef supérieur Babouantou jadis propriété du chef supérieur Banka est réalisé de nos jours par le chef Dacvet. En effet après la mort de Tchamgwelio (4e chef supérieur Babouantou), les deux princes ne purent pas s’entendre au sujet de la succession de leur papa et le désordre s’installa à la chefferie, chacun fuant avec ce qu’il pouvait emporter.

C’est ainsi que le premier prince alla vers Batchieu emportant avec lui les objets sacrés de la chefferie, alors que le deuxième se dirigea vers Bandja avec dans ses bagages le crâne de son père le défunt chef. Une fois à Batchieu, le premier prince sera installer à Menguet comme chef  par le chef Batchieu. Le prince parti du côté de Bandja retournera à Babouantou avec l’aide du chef Bandja  pour être intronisé comme chef à Dacvet.

Il est à signaler que pendant la période qu’avait durée le problème de succession,la chefferie supérieure était redevenue la forêt, et les cases s’étaient détruites laissant sous la pluie et dans la brousse les crânes des trois autres chefs défunts. Fâchés, puisque abandonnés sous la pluie,les pouvoirs de la chefferie vinrent frapper Feuadacvet selon l’adage qui dit que « les morts ne sont pas morts », surtout que ce dernier(Feuadacvet) avait enterré le crâne de son père Tchamgwelio chez lui à Dacvet. Conscient de la faute commise et voulant calmer les esprits,de la chefferie supérieure Babouantou ,il revint la bas pour construire des cases et introniser son fils KAMO comme 5e chef supérieur Babouantou. Ainsi s’acheva la mission du chef Banka au profit de Feuadacvet à qui revenait dorénavant la lourde tâche d’intronisation du chef Babouantou.

Nous constatons que la mort de Tchamgwelio et le désordre qui s’ensuivit n’étaient pas une mauvaise chose, car le groupement s’était enrichi de nouveaux villages avec de nouvelles chefferies de même que le groupement a retrouvé son autonomie sur le plan intronisation du chef supérieur qui ne devait plus être fait par le chef Banka mais par un Babouantou

  1. D - ORIGINES DE CERTAINS GRANDS NOTABLES BABOUANTOU


    1. MBEUTIAGUEU  BATOULA

Il est autochtone du quartier Batoula et ses origines restent inconnues jusqu’ici. L’histoire nous apprend que c’est lui qui a amené NZAATCHO à Batoula pour s’occuper de ses enfants en temps qu’esclave, mais ce dernier (NZAATCHO) finira par l’évincer pour devenir chef. Toutefois, le lakam de Nzaatcho se trouve chez Mbeutiagueu qui seul l’intronise

    1. NZAKAPLOOC  MENGUET

Il est autochtone de Batoula et ses origines restent aussi inconnues .il s’est fait bousculé par FEUFA (le chef Menguet) qui s’est installé sur ses terres avec l’aide de Feuatchieu après la mort du 4e chef supérieur Babouantou

    1. NZAATCHO BATOULA

Il est originaire  de TUNGU vers Badoumla (Bana) et fils de FEUNGUE. Il arrive à Batoula par le biais de Mbeutiagueu qui l’a pris comme esclave pour s’occuper de ses enfants. Une fois installé chez Mbeutiagueu, NZaatcho entreprit de liquider tous les enfants mâles nés dans la concession car on raconte qu’il «était un homme très puissant. Mbeutiagueu se sentant menacé avec sa descendance s’est retiré du côté de « Mven         Tesla) où  il fonda de nouvelles concession abandonnant le site qui est derrière la chefferie de NZaatcho avec le laakam de celui-ci. C’est la raison pour laquelle on trouve les concessions des descendants de Mbeutiagueu, éparpillées partout dans Batoula.

Mbeutiagueu ayant laissé le champ libre à NZaatcho, celui-ci par la ruse étendu son pouvoir et devint chef. Ses descendants feront de même et avec l’arrivée de la colonisation,ses successeurs seront des auxiliaires d’administration en temps que collecteurs d’impôts, et de nos jours cette chefferie est reconnue comme chefferie de troisième degré.

La dynastie de NZaatcho compte aujourd’hui 11(onze) noms dont les trois derniers sont :
-Kouébou                                                       mort en 1985
-Kouébou thomas                                          1985 à octobre 2005
-Sohpe                                                           mars 2006 à nos jours  

 

    1. FEUFA MENGUET

Il est prince Babouantou, à la mort de son père Tchamgwelio 4e chef supérieur, il est détrôné par son frère. Incapable de résister, il s’enfuit vers Batchieu avec les objets sacrés de la chefferie (zeudop, saalack, taack, bracelet rouge) .Il bénéficie des faveurs de Feuatchieu qui l’installe à CHEUMEKIEU, d’où il partira pour MENGUET comme chef après avoir bousculé NZAKAPLOOC. Menguet veut dire le fils de l’étranger, c’est-à-dire celui là qui vient de loin et veut changer les habitudes. Feufa est directement lié à la chefferie supérieure

    1. FEUADACVET OU FEUDEU

Prince Babouantou, à la mort de son père Tchamgwelio 4e chef Babouantou,il dispute la succession avec son frère FEUFA.Ce dernier ayant pris fuite avec sacrés de la chefferie, Feuadacvet trouve mal d’hériter un trône sans fortune,à Bandja d’où il repartira pour DACVET comme chef,et deviendra par la même occasion intronisateur du chef supérieur Babouantou après avoir mis son fils  KAMO chef supérieur

    1. MENKAM MBEUYAGUEP ET MBEUSSEPGA-BATOULA

Ils sont descendants de Feupi à Sessieu,ils se sont réfugiés à Batoula après avoir ratés la succession de leur père

    1. BEUTOUMO BATOULA

Il est le frère aîné de Menkam Mbeuyaguep.il est arrivé à Batoula au même moment ce dernier

    1. NZAAYIEUK KOWA

Il est originaire de Balembo par Bangou. Fils de NZATCHAP chef Balembo, il est détrôné à la mort de son père par ses frères. Face à cette situation, il  s’est enfuit à Babouantou où il est  accueillit par le chef supérieur et installé à Kowa

    1. MBEUDACHEU  DOMPGUIEU

Fils de NZAKEUAMOU à Badoumla, il est installé à DOMPGUIEU aussitôt arrivé à Babouantou

    1. FEUALEUP

Il est originaire de Baloum (DSCHANG) près de Fotouni. Ayant raté la succession de son père,il s’est enfuit vers Bandja avec ses alliés. Une fois installé à Bandja,il est fait serviteur du chef (TCHINDA) et mena une vie paisible jusqu’au jour où la femme du chef a reçu une brindille (piquant) au pied pendant qu’elle était au champ. La femme Le rencontra sur le chemin du retour et lui fit part de ses déboires et il se proposa de l’aider en enlevant la piqûre .Ce qui fut fait et la femme une fois retournée à la chefferie raconta sa mésaventure au chef tout en précisant que l’étranger venu de Baloum qui l’a sauvé. Le chef piqua une colère sans égale. Car selon lui il n’est pas possible d’extraire la brindille du pied sans regarder les entrailles de la personne piquée. Ceci voulant dire que l’étranger a violé les interdits en regardant la chose du chef et devra être traité comme il se doit. C’est ainsi qu’il fut décidé de tuer ce Tchinda insolent avec toute sa bande. Face à ce danger, le Tchinda incriminé ira nuitamment à la chefferie Babouantou demander axile. Le chef supérieur Babouantou, l’envoya voir le chef Batchieu qui possédait beaucoup de terres inoccupées. Le chef Batchieu accepta de le recevoir et de l’installer. Il envoya NKAMTCHO Yamko (chef guerrier) avec son armée à Bandja libérer le Tchinda et ses gens. La guerre se solda par la défaite de Bandja qui ne s’y attendait pas et Ngâtchoo Yamko ramena à la chefferie supérieure Babouantou le Tchinda et sa délégation .où ils séjournèrent pendant des semaines avant d’être implantés au site actuel de la chefferie Baloum et le Tchinda qui conduisait la délégation devint le premier chef Baloum de Babouantou.

    1. NZAA TCHOKO BATCHIEU

IL serait venu de Batcha et a été installé à Batchieu par le chef dès son arrivé

    1. TEKIEU KEUWOU TSEKE

Il est originaire de Bangou et s’est installé à Tseké une fois arrivé à Babouantou 

    1. NZAA BEUWA DEUPOU

Il est originaire de Bangou et s’est fait installer à DEUPOU par le chef supérieur Babouantou aussitôt arrivé. Détenteur d’un fort pouvoir,il a joué pendant longtemps le rôle du protecteur du village contre les malfaiteurs

    1.  NAISSANCE DE FAPTCHIEU OU FOPTCHIEU

Foptchieu était la plantation du chef Batchieu. Lors de l’intronisation d’un chef Batchieu,un de ses fils du nom de BOUIDJUI a été désigné adjoint au chef « TCHUIPO » alors qu’il convoitait le titre de chef. Mécontent,il quitta la chefferie pour se retirer à Foptchieu «  brousse de Tchieu » avec ses supporters. Plus tard, il se rallia à la chefferie supérieure Babouantou et pris le nom de MENKAM BOUIDJUI

    1. NAISSANCE DE BATCHIEU DE BAFANG

 Après la soumission de Feuayé et Feupi par Djameni, certains  notables Batchieu installés au voisinage de ceux-ci ont pris conscience du danger Feudjocvieu (Djameni) qui les guettait et ont proposés au chef Batchieu d’aller en guerre contre ce chasseur zélé. Mais le chef s’y opposa et devant ce refus catégorique, ces notables qui occupaient la zone allant de Baloum à Lieuté en passant par Lôo chez Tébîc (Feutchieuté) vont déménager pour une terre plus paisible et trouveront axile à Bafang où ils vont fonder Batchieu de Bafang pour ne pas oublier leur origine. Après ce départ,la zone délaissée sera progressivement occupée avec l’accord du chef Batchieu

    1. BATCHIEU AVANT SON DEMEMBREMENT

A l’origine, la chefferie Batchieu  était la plus vaste des trois chefferies (Fopyé, Sessieu Batchieu) qui existaient dans la région qu’est Babouantou de nos jours Les limites de Batchieu allaient de Kouayap chez Zeufeu Péko, passaient par Tchala chez Nzaa-lieu, traversaient Lieuté (LEULACK) chez Tchui-lialé, contournaient par Djietieu chez Menkam Ngouaneu. De l’autre côté ce territoire (sud et sud-ouest) était limité par Badoumla et Batouka (Banka).

Leulack était comme le centre de Batchieu et constitue un lieu sacré. C’est pourquoi ce mot revient chaque fois dans l’éloge des Batchieu qui se dit:
-a) Leulack                                         Djieutcheu
-b) Leulack                                         setchua

    1. NAISSANCE DE FOMBELE PAR BANWA

Une frange de Babouantou à cause des problèmes de succession s’est retirée vers Banwa pour fonder le village FOMBELE. A la fondation ce village a pris le nom de « FEU-MBELE POUASITOU ». Pouasitou rappelant pouantou le village de ses ancêtres et le lieu où  était installé FEU-MBELE. Les descendants de FOMBELE ont la même éloge que les Babouantou, c’est-à-dire « Djakeu » Le fondateur de FOMBELE parti de Babouantou portait le nom de NKAMTCHO-NGAKO QU’on peut rapprocher d’un certain NKAMTCHO YAMKO à Batchieu et qui libera FEUALEUP de la gueule du chef Bandja .Rappelons nous qu’en 1976 sa majesté KAKLEU MOUGOUE PIERRE a assisté aux funérailles du chef CHUENGWE de FOMBELE où CHUENGWE  Jérémie De joli a été intronisé chef et conduit au laakam. la dynastie de Nkamtcho est :

- NKAMTCHO-NGAKO
- CHUENGWE I
- TCHOKOUANDEU
- NTUKAM-CHUENGWE II
- CHUENGWE III JEREMIE DEJOLI

CHAPITRE III  

NAISSANCE DES SOCIETES SECRETES QUI SIEGENT A LA CHEFFERIE SUPERIEURE BABOUANTOU

Chez les Bamiléké,il était  de coutume que chaque chef crée une nouvelle société sécrète ,afin
d’augmenter le nombre de celles qui furent créées par ses prédécesseurs. Ainsi, le « Keupjie »
a vu le jour grâce à l’initiative de Djameni le premier chef supérieur Babouantou  Cette
regroupe en son sein les neuf notables. Son importance n’est plus à démontrer :
lieu du déroulement du conseil supérieur de la chefferie, chacun de ses membres jouit des
mêmes droits que le chef supérieur
Pibou successeur de Djameni, a créé le « keubap » et a fait dresser les deux longues pierres
Qui sont a entrée de la cour royale.

Les œuvres des six chefs qui ont succédés à Pibou restent peu connues sinon floues au
niveau du grand public. Cependant la tradition orale nous en donne un éclaircissement sur la
 suite à partir de Kamzieu ,neuvième chef supérieur Babouantou. Celui-ci est d’ailleurs
considéré comme un des chefs les plus célèbres du groupement Babouantou

Sa première initiative a été la création de la société « Ndapkeup », de même l’histoire nous
fait savoir qu’il était un grand guerrier et disposait d’une armée redoutable. Sous son règne
tout comme sous celle de Ngadeu son successeur, l’amitié de Babouantou avec ses voisins se
renforça et les Badenkop, Bapa,Batié,et Badoumla participèrent activement à la société
« Paangop » de la chefferie supérieure Babouantou. Cette société comptait plus de cent
cinquante adhérents issus de Babouantou et les villages amis suscités. En mémoire de cette
amitié, les « lock » ou sociétés sécrètes de la chefferie Badenkop étaient venu aux funérailles
de sa majesté Mougoué Michel onzième chef Babouantou en 1974 et sont allées siéger à la
chefferie.

D’autres sociétés siégent à la chefferie, et sont à caractères dansantes. Il en est ainsi du
« Nye », « Manjon lali », « Nkeuna », « Poomejon », « Mekombou ». Parmi ces danses
Certaines sont dévolues aux jeunes, alors que d’autres sont dévolues aux nobles de sang. Il en est ainsi du « Paangop » et du « Keuna » considérés comme danses d’élégance et de noblesse.
Le « Manjon » est la danse que pratiquaient les guerriers après des moments de dure labeur, ou de combats intenses. Elle était réservée aux jeunes qui constituaient la force vive du village. Ces jeunes en temps de paix étaient chargés de ravitailler la chefferie en bois de chauffage. De nos jours le « Manjon » se pratique lors des funérailles et des fêtes populaires.

Chaque société sécrète siége à la chefferie un jour de la semaine. Ce jour est choisi en fonction de l’importance de la société et du calendrier de la semaine au village. Les jours des sociétés les plus importantes sont des jours d’interdit où on ne doit ni travailler au champ ,ni faire les funérailles.

 

CHAPITRE IV  

INTRONISATION D’UN NOUVEAU A BABOUANTOU

La désignation (intronisation) du chef dans les villages bamiléké en général et dans le groupement babouantou en particulier,a toujours été une compétition au sens strict du terme. Compétition dans ce sens qu’à la mort du chef, plusieurs candidats (fils du défunt) entrent en lice pour la succession, et usent souvent de tous les moyens pour atteindre leur but. Parfois, d’autres plus rusés préparent cette campagne quelques années avant la mort de leur père ; ainsi, ils côtoient les neuf notables,se hissent au rang des princes les plus en vue,en éliminant par la ruse leur frères.

Le chef mourrant laisse souvent un héritier par testament secret pour le village, mais expliqué et détaillé par le chef au notable qui arrête le nouveau chef. Par suite d’intrigues possibles parmi les neuf notables, le favori du testament peut perdre au profit de son frère plus soutenu que lui, sans l’accord des esprits. Au cours des précédentes années, quelques chefs mourants, ont fait boire le cadis aux neuf notables, afin de les amener à appliquer le testament après leur mort,sans modification. Ceux qui ont bu le cadis gardent secret le testament jusqu’au décès et choix du nouveau chef. Dans le cas de transgression, l’auteur paye de sa vie et de celle de ses descendants.

  1. A      LA MORT DU CHEF

Il n’est autorisé à n’importe qui d’annoncer la mort du chef. La caractéristique principale de la nouvelle est le silence qui règne dans le village en ce moment ,les doyens disent que le chef à la « taux », ce qui signifie dans le langage courant que le chef est mort. Mais personne ne doit prononcer ce thème. L’enterrements est secret et se fait dans les plus brefs délais après la mort du chef. Au fait, cette période de silence est celui de la consternation, et de l’organisation de la succession. On vit dans l’attente du grand jour qui n’est autre que celui de la désignation et Intronisation du nouveau chef. Ce jour, toute la famille royale, la population villageoise, ainsi que les élites  se réunissent sur le lieu dit « Picokaa » , à l’entrée de la forêt sacrée , entre la place du marché et les deux baobabs (cas de la chefferie supérieure babouantou ).

Jadis, l’individu qui le premier pleurait pour annoncer le deuil du chef « touwofeu », était expulsé (chassé) du village. On lui jetait un paquet de cendre au dos et on le conduisait jusqu’à la frontière avant de le maudire. De nos jours, on utilise un mouton pour la besogne. On fouette le dit mouton et dès qu’il bêle, la reine mère entonne les pleurs qui sont reprises en chœur par l’ensemble des princes et princesses. C’est ainsi que tout le monde pleure autour du tam-tam ; chaque prince pleure en espérant être choisi comme nouveau chef ; tous sont ainsi prétendants. Certains vont jusqu’auprès du notable désignateur qui pour la circonstance ne doit attraper qu’une seule personne

A babouantou en 1974, Feudeu le chef Dacvet, connaissait sa majesté Kakleu Mougoué Pierre de nom mais pas de face. Le notable Menkam Mbouidjui  s’approcha de Feudeu au milieu des princes qui pleuraient pour attendre tranquillement le gibier, car c’est lui qui connaissait physiquement le futur chef. Les jeunes princes attendaient le choix de l’un des leurs aînés comme chef et marquaient parfois la pause dans les pleurs. Menkam Mbouidjui indiqua du doigt  Kakleu à Feudeu qui se saisit immédiatement de son bras ; jeune et fort, Kakleu ôta son bras et voulut fuir ; mais les « feu-feuf » le maîtrisèrent et l’amenèrent au « laa kam » en traversant la forêt sacrée. Puis un coup de canon annonça l’événement. Son adjoint « le tchuipo » fut arrêté quelques heures après hors du lieu de la cérémonie alors qu’il tentait de s’échapper. Le « Mouko’o » fut aussi arrêté le même jour et conduite au laakam où elle doit préparer la poudre d’acajou pour oindre le chef à tout moment.

Généralement, il doit exister un écart d’âge entre le chef et l’adjoint. Le chef étant plus âgé que le tchuipo dans la plus part de cas

 

  1. B       « LE LAA-KAM »

C’est une case rudimentaire, faite pour une courte durée à la périphérie de la chefferie. Le séjour du chef au laakam est de neuf semaines, jadis neuf mois. Peu après l’arrivée du chef au laakam, on lui donne des belles filles et le peuple attend vite l’annonce d’une grossesse. On ne donne pas de femme au Tchuipo, souvent plus jeune. Le chef nomme la première, la deuxième et la troisième femme. Le laakam est gardé jour et nuit physiquement et même d’une façon mystique. Le chef jusqu’ici s’appelle « Sounga ». IL passe son temps à recevoir les personnalités, les intimes, décide des affaires du village et dort. Il est voilé en présence du public,et s’embaume avec la poudre d’acajou « PEUK » écrasée par le « mounko »

  1. C      LA SORTIE DU LAA-KAM

Au terme de son séjour, le chef quitte le laakam suivant le chemin par lequel il y a été conduit. Il traverse la forêt sacrée, se dirige vers le lieu de son arrestation avant de se rendre chez « Ta’a feu Nzaa djieu. » où il séjourne un peu. Ensuite il continue sa course vers le côté droit de la chefferie. Il s’arrête dans la case des princes où il y demeure jusqu’à la naissance d’un enfant mâle. Dès lors, il est apte à s’asseoir sur le trône de son père, car il a prouvé sa puissance. Une grande joie salue la puissance du nouveau chef, car en pays Bamiléké et partout dans la société africaine, la puissance et la noblesse d’un homme se mesurent par rapport au nombre d’enfants qu’il possède : c’est dire que l’impuissance ou la stérilité sexuelle sont des caractères d’inaptitude pour un prétendant au trône du chef. Après cette épreuve de test de fécondité, le nouvel héritier toujours du même côté de la chefferie continue son chemin et rejoint enfin la case paternelle. C'est-à-dire la case du chef défunt. Jusqu’à présent, il détient toujours le titre de « Sounga ».

  1. D      INTRONISATION REELLE DU CHEF OU CONCRETISATIONDU TITRE DE CHEF

La cérémonie se déroule devant la case cimetière des chefs. Là, on place le trône du défunt chef en présence des princes et princesses, des élites du groupement, ainsi que des villageois.
      Le chef ou notable intronisateur en la personne de Feudeu Dacvet dans le cas de Babouantou, fait venir le « Sounga » ; il le tiens par les bras et déclare :
« je t’installe aujourd’hui sur le siége de Feudja ou Feudjameni », c'est-à-dire sur le trône de ton père. Après cette déclaration, il le place effectivement sur ce trône, le coiffe du chapeau de son défunt père, et se prosterne devant lui (Sounga) et le félicite en ces termes : « oh jeuh » et le chef de répondre « oom » l’intronisateur se prosterne parce que le Sounga est devenu chef.  L’intronisateur disparaît aussitôt et dès ce moment, chacun va vers le chef pour s’incliner et le féliciter par le « oh jeuh ». Les princes, ses frères évincés se bousculent dans le même ordre d’idée, de peur d’être considérés comme ennemis du chef. Peu après, le chef désigne sa reine en dehors de sa mère autrement appelée Maa feu, puis le Nzagwa parmi ses frères..Son frère aîné devient le « MIAFEU »

  1. E       LES FUNERAILLES DU CHEF

A partir de ce moment commencent les funérailles proprement dites.  Celles-ci se font d’abord par quartier, ensuite viennent les villages alliés de Babouantou. Ces funérailles peuvent s’étendre sur une longue période, atteignant parfois des dizaines d’années, comme le cas actuel, car les funérailles du chef finissent par la danse sacrée et noble qu’est le « Zée ou Nzen ». la préparation est sérieuse et importante, car c’est l’occasion d’exhiber les valeurs et talents aussi individuels que traditionnels. Le chef danse, secondé par le Tchuipo et le Maa feu ; les grands notables, les sous chefs et les chefs des villages alliés dansent aussi. C’est une danse d’exhibition de tout ce qu’il y a de culturel dans le groupement. Le rôle de Mouko’o se limite surtout à l’entretien du chef pendant son séjour au laa kam, car c’est à elle que revient le droit d’écraser le peuk (écorce d’acajou) pour embaumer le sounga pendant son séjour au laakam.  Officiellement le Mouko’o ne se marie pas. En ce qui concerne LE Zée, le notable ou chef qui n’a pas encore dansé le Zée de son père ne peut pas prendre part au Zée d’une autre personne de peur de la punition des ancêtres.

  1. F       CONNAISSANCES DIVERSES

Le chef Dacvet arrête le chef supérieur Babouantou et le chef supérieur Bandja et est à son tour arrêté par le chef supérieur Bandja. Le chef Baloum est arrêté par le chef Batchieu. L’intronisation achevée, le nouvel héritier  prend le commandement, organise sa chefferie et l’administration de son village.
Les premières femmes du chef sont des jeunes filles qui ont été arrêtées de force dans le village le jour de l’arrestation du nouveau chef. C’est l’une des raisons pour lesquelles, à la mort du chef Mougoué en 1974, beaucoup de parents avaient obligé leurs filles à voyager ou à se cacher.
Incapable de réaliser seul cette lourde tâche qu’est l’administration du village, le chef est aidé dans sa mission par les conseillers,les notables qui sont regroupés au sein des sociétés secrètes qui siégent à la chefferie,ainsi que ses serviteurs nommés par son défunt père en fonction de plusieurs critères non publics. Il fait aussi recours au culte des. Ancêtres, à la croyance qui lui constituent un vrai soutien moral source de maturité psychologique pour l’accomplissement de sa tâche.

 

CHAPITRE V

CULTE DES ANCETRES, CROYANCES ET LIEUX SACRES A BABOUANTOU

Loin et peut-être incapable de juger de l’importance des religions chrétiennes à Babouantou, tout observateur constate le caractère superficiel des principes bibliques chez les chrétiens de Babouantou. Car beaucoup d’entre eux se rendent à la communion, au culte ou à la mission laissant derrière eux poulets, chèvres, à sacrifier pour implorer les faveurs d’un ancêtre mort depuis des années. Cependant, les premières élites de Babouantou ont bénéficiées  des œuvres sociales des églises chrétiennes : nous parlerons du culte des ancêtres qui a ses racines dans nos mœurs et coutumes et dont l’origine est tout aussi vieille que l’histoire de notre peuple. S’agit-il de l’animisme ? ou de croyance au pouvoir agissant des ancêtres ? Là, on croit que les ancêtres sont en relation avec les vivants. On croit qu’ils protègent et aident alors, ils ont droit à des sacrifices. Ils jouent un rôle important dans la famille en la gardant dans le plein des traditions. La famille doit se soumettre à ces traditions pour garder son unité. La peur de rompre avec la tradition pour devenir chrétien fait naître la crainte de la malédiction des ancêtres pouvant se concrétiser pour le vivant par la mort ou la maladie. Ce noyau central des ancêtres et leur tradition empêchent le mariage de deux chrétiens de tribus différentes, car les chefs de famille craignent que l’élément étranger  ne suive pas les coutumes traditionnelles et ainsi, les ancêtres perdent le contrôle sur lui.

Ici on croit au Dieu créateur, les petits dieux vivants se trouvent sur terre, dans les forêts sacrées, les cases, buissons et cours d’eau. Les sorciers, les féticheurs, les initiés, les « Manisiés », les successeurs sont en relation avec ces dieux. Selon les villageois, la transgression de ces lois apporte les désastres naturels causés par les dieux de la nature.

Il est erroné de prétendre que nos aîêux ne croyaient pas en Dieu avant l’arrivée des blancs et de la religion chrétienne, puisque les preuves de cette croyance ont existées et existent encore. Comme exemple, nous citons « Dacket » le lieu sacré fédéral des Babouantou et les crânes qui se trouvent dans presque toutes les concessions. En effet, l’homme Babouantou a toujours été un fervent croyant depuis son origine qui se perd dans le temps. C’est ainsi qu’il avait sa manière d’adorer, d’invoquer Dieu, de faire les sacrifices qui est différente de celle de la religion chrétienne. C’est dans cette optique que chaque concession a un lieu sacré constitué par une touffe d’arbres et qui est connue sous le nom de « dieussié » (la maison ou case de Dieu). Tout le monde n’est pas habilité à s’y rendre ou y pénétrer pour faire des sacrifices ou faire des incantations, raison pour laquelle chaque famille a un initié en la personne de son chef de famille (père) qui joue ce rôle. Les crânes ont plusieurs fonctions dont deux semblent être prépondérantes :

            - On leurs attribue la communication entre l’être suprême et les vivants
            - ils représentent dans notre mémoire notre défunt tant aimé, c'est-à-dire que le crâne constitue un souvenir, tout comme la photo.

Ainsi, la viande ou le poulet que nous déposons sur les crânes,les chèvres, l’huile n’étant que des sacrifices au même titre et valeur que la gerbe de fleurs que celui-là dépose sur la tombe de son défunt à la même période et chaque année ou toute mission donnée à un mort dans l’au-delà. En effet, la solidarité africaine oblige que lorsqu’on va auprès d’un parent, on doit lui garder quelque chose. C’est pour ces raisons que nous faisons ces sacrifices afin de signifier aux esprits de nos disparus que nous leurs gardons la même confiance et la même affection, même s’ils ne sont plus physiquement près de nous. Ne ditons pas souvent que « les morts ne sont pas morts » ? Cette croyance, signe de la paix utilise les plantes et objets tels que le « fikac » (arbre de la paix), le « tchitiani » et le « daadam » (fruit de la paix) pour invoquer la paix en cas de maladie ou de danger.

Notre société a également des « prophètes » qui sont des « manissié » et « taanissié ». Ceux-ci servent de transition entre les esprits et les vivants, nous préviennent en cas de danger. Le groupement possède un lieu sacré fédéral à Dacket chez Zafidjieu où sont réunis dit-on, tous les esprits des ancêtres Babouantou. Chacun doit s’y rendre à un moment de sa vie pour se confesser et dire s’il détient des objets maléfiques et fétiches, comme c’était le cas en 1990 au cours du  « TCHITCHACK ». En effet, on y va pour prouver aux autres sa pureté ou son innocence. Ceux qui gardent leur fétiche subissent la foudre ou la fureur des esprits. Ce lieu fédéral se trouve à Dacket situé entre Demguieu et Tséké au pied de la montagne qui donne sur Badenkop. Il est arrosé par le cours d’eau DemLou qui prend sa source à Badenkop. Lorsque le mal devient général ou très fréquent (beaucoup de morts, mauvaises pratiques, cas de sorcellerie manifeste), le chef supérieur et les notables ordonnent la descente des Babouantou à Dacket pour les rites de purification. La concession du père Zafidjieu qui est le guide de ce lieu de pèlerinage à Babouantou, abrite ce lieu sacré fédéral.

On débarrasse également le village de ces maux par le « Tchitchack » , au cours duquel les « kounga » sont chargés de récupérer les objets maléfiques chez les gens qui en possèdent. Au terme de celui-ci, tout le monde se rend à Dacket, pour y laisser son bâton de tchithcak et y jeter les graines de haricot préalablement grillées. Seul le haricot des malfaiteurs Germe et ce dernier (malfaiteur) meurt en se rongeant les doigts et invitant les passants à l’accompagner récolter son haricot à Dacket.

Le Nzidjeu est un jour sacré à Babouantou comme l’est le dimanche pour les chrétiens. C’est un jour sans travail manuel, chomé sur tout le village. De nos jours, le culte des ancêtres est en perte de vitesse et sa décroissance tend vers zéro, c'est-à-dire la disparition. Cette disparition a pour cause plusieurs facteurs dont  la religion chrétienne, le modernisme et souvent le comportement quelques fois déplorable des voyants ou « manissié » .

 

     

 

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