Communauté Batack

TOURNEE OFFICIELLE DU SOUS-PREFET DE BANDJA DANS LE GROUPEMENT BABOUANTOU LES 19 ET 20 JUIN 2015

Monsieur SUH Patrick NDELE, Sous-Préfet de l’Arrondissement de Bandja a effectué les 19 et 20 juin 2015 une tournée dans le Groupement de Babouantou dont l’objet était l’identification et la localisation des chefferies de 3° dégré de son territoire de commandement qui comprend 5 groupements à savoir Bandja, Fondjomekwet, Fotouni, Fondanti et Babouantou.

L’étape de Babouantou qui devait s’étaler sur 2 jours a commencé par Batack où l’Autorité Administrative et sa suite ont été accueillis le 19 juin dans la matinée au Carrefour Tchieu Nsuh par une escouade de motos. C’est donc un cortège de motos qui va conduire le Chef Terre à la Place de la Chefferie où il est accueilli par Sa Majesté NGUELIEUKAM DEUNA Christophe et le Président du COVIDEBA TCHAPA TCHOUAWOU. Un bouquet de fleurs lui sera remis par la suite par une fillette de l’Ecole Publique de Batack. Suivront la cérémonie de levée des couleurs, l’exécution de l’hymne national et la poignée de main au corps constitué composé de notables et d’élites.

Cette phase achevée, le Sous-Préfet et sa suite seront conduis à la Salle des Actes de la chefferie par le Chef NGUELIEUKAM où ils seront accueillis par la population et les groupes de danse.

La séance de travail débute par un mot sur l’ordre du jour donné par un collaborateur du Sous-Préfet. La parole est ensuite donnée au Chef de Batack pour son mot de bienvenue. Celui-ci, après les salutations et remerciements d’usage passera la parole à M. TCHAPA TCHOUAWOU, Président du COVIDEBA (Comité Villageois de Développement de Batack) pour la présentation du village, de ses problèmes et de ses ambitions.

M. TCHAPA TCHOUAWOU commencera son intervention par l’histoire du village, après avoir remercié le Sous-Préfet d’avoir choisi Batack comme première étape de cette importante tournée,  qui avant la guerre d’indépendance disposait d’une école primaire avec internat et dotée d’un centre de santé. Le tout, propriété de la Mission Protestante qui y avait également construit un temple. Tout cela partira en fumée à cause de la guerre ayant accompagné le pays à l’accession à la souveraineté internationale et surtout à cause de la politique de l’époque qui voulait que les populations soient éloignées des indépendantistes et qui a  abouti à la déportation des populations vers le Camp situé au Centre de Babouantou. Le village avait en conséquence disparu parce qu’entièrement détruit.

La paix revenue, les populations originaires de Batack sont restées installées au Camp qui était devenu entretemps une ville avec un confort manquant au village. C’est suite à la création du COVIDEBA en 2003 que l’Agenda 21 de Batack a été confectionné. Les populations déportées y ont exprimé à la suite d’une enquête leurs besoins prioritaires face à la problématique d’un retour sur leurs terres ancestrales à savoir :

Répondant à cela, sous la direction du COVIDEBA, une école a été construite en 2005, inaugurée par le Sous-Préfet de l’époque (M. TONOU TCHENTE) et donnée à l’Etat qui en a fait une école publique mais n’en a pas assumé les conséquences puisque ladite école n’a qu’un seul fonctionnaire affecté depuis lors. Pire, elle s’est retrouvée sans responsable désigné pendant au moins deux années scolaires. De plus, le COVIDEBA en est à son 7°dossier de demande de création d’une école maternelle.  Toujours sous l‘impulsion du COVIDEBA, une adduction d’eau qui dispose d’une soixantaine de bornes fontaine publiques et qui dessert généreusement 7 autres localités (Nteuh, Gouapi, Faptchieu, Mback, Dempou, Badoumla, Baloum)  en dehors de Batack a été réalisée. Cette réalisation a besoin pour faire face à la sécheresse relevée cette année d’un château d’eau complémentaire de 36m3.

S’agissant du centre de santé dont la première pierre avait été posée en décembre 2015 par le Sous-Préfet suscité, les travaux de construction initiés par le COVIDEBA sont actuellement arrêtés du fait des autres besoins qui ont surgi et qui étaient plus urgents (gestion obsèques du chef et intronisation du nouveau chef, gestion des salaires des enseignants et prise en charge totale du fonctionnement d’une école publique).

Pour ce qui de l’électrification, les travaux de la première phase engagée tournent autour de 16.000.000 pour lesquels le Comité d’électrification mis en place a bénéficié d’un appui de FCFA 5.000.000 du CODEPOUANTOU et a sollicité un crédit  de FCFA 5.000.000 de la MC2 de Babouantou, crédit pour lequel le petit peuple de Batack supporte de lourdes traites de près de FCFA 200.000 par mois. Ce petit peuple a vu ses efforts anéantis dans la nuit du 08 au 09juin par des malfrats qui ont démonté et emporté près d’1,5 km de câbles et des accessoires, soit une perte sèche de près de  FCFA 10.000.000. Une plainte a été déposée à ce sujet auprès de la Gendarmerie de Bandja. Pour ce projet d’électrification, les trois autres phases ne peuvent être engagées faute de financement et les regards sont tournés vers la Commune de Bandja dont les Conseillers ont voté en Décembre 2013 une délibération sur l’électrification de Batack dont l’exécution est toujours attendue.

Après cette présentation du Président du COVIDEBA, la parole est revenue au Sous-Préfet pour d’une part préciser l’objet de sa tournée à savoir l’identification et la localisation des chefferies de 3° du Groupement Babouantou et d’autre part prodiguer des conseils.

Avant d’entrer dans le vif des sujets, il a tenu à remercier le petit peuple de Batack pour la qualité de l’accueil et surtout la ferveur populaire observée. Il a tenu à préciser qu’il était déjà passé par les Groupements Fotouni, Fondjomekwet et Fondanti où pareille mobilisation n’avait pas été observée.

Parlant du premier volet de sa mission, il a fait allusion aux interrogations, critiques nées de son passage en février dernier pour l’intronisation du Chef Batack qui se sont même traduites à travers des écrits et même des menaces à peine voilées. Il a tenu à préciser que son acte avait pour seul appui les archives qu’il a trouvées dans ses services et qui consacrent l’existence du village Batack. Il a notamment dit que ce n’est pas l’Autorité Administrative qui met les futurs chefs au La’akam ou qui les y retire et de poser la question de savoir : si Batack n’est pas un village, du quartier de quel village appartiendrait-il ? Cette question a été suivie par des applaudissements nourris. Le Chef de Terre a tenu à féliciter le dynamisme du petit peuple de Batack et à l’encourager à aller de l’avant avant de s’engager à transmettre à la hiérarchie tous les problèmes soulevés. Les efforts faits par les dynamiques élites et populations sont en effet visibles à travers l’école, l’adduction d’eau et l’électrification.

Dans la deuxième partie de son intervention portant sur les conseils, il est revenu sur le climat d’insécurité qui règne dans le village et qui s’est traduit il y a moins de deux semaines par le vol de câbles sur les poteaux électriques, opération qui ne peut se dérouler sans complicité. Il est donc nécessaire lorsque des informations circulent, que le chef remonte à chaque occasion ces informations à sa hiérarchie, l’autorité administrative. Un chef qui ne remonte pas les informations est un chef qui n’existe pas a-t-il martelé à plusieurs reprises.

Il a continué ses propos sur la campagne d’hygiène et de salubrité qui doit être une préoccupation constante avant d’insister sur le fait que sa délégation comprenait ELECAM pour l’inscription sur les listes électorales. Cette institution devait par la suite marquer sa présence par l’inscription de suite de quelques candidats sur les listes électorales.

Le Sous-Préfet a terminé ses propos en disant qu’il partait content de ce qu’il avait vu et entendu.

Un échange a suivi et le Chef de Terre a donné réponse à toutes les préoccupations exprimées.

La visite s’est terminée par une collation offerte par l’association Ngoa Tack et le vin bu pour la circonstance venait de la délégation de Yaoundé qui avait aussi offert le drapeau qui flottait pour la première fois sur l’esplanade de la chefferie de Batack.

La suite de la tournée devait concerner les localités de Gouapi, Batoula, Menguet, Batchieu, Ngieu, Sessieu, Faptchieu, Nteuh, Dackvet et Baloum.

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